mardi 19 janvier 2010

Les petits présentatifs post-posés deviendront grand avec de la glue et des tirets.

Les adverbes présentatifs "" et "ci" on, entre autres mauvaises habitudes dans la phrase, de se coller au mot qu'ils complètent. On n'y peut rien, c'est comme ça. Autrement, ils pourraient être des adverbes aussi sympathiques que les autres "là" resterait "là" et "ci" deviendrait "ici". Mais non, des fois, notre langue ne peut pas s'empêcher de lui donner des tournures étranges en post posant (du latin "post" :"après" et du français "posant" qui veut dire... euh... "plaçant": donc en plaçant après) ces deux adverbes pour présenter des noms ou des pronoms. Dans ce cas là, les imprimeurs ont marqué le coup. Plutôt que d'unir les mots pour le meilleur et pour le pire comme dans "plutôt" ou "longtemps", ils ont installé le petit signe "-" (un tiret) pour bien montrer que c'était une construction particulière. Dès lors quand on retrouve dans un texte ces présentatifs post-posés, il est impossible qu'ils ne soient pas unis au mot qu'ils présentent par un tiret.

dimanche 26 avril 2009

De la double conjugaison des verbes en -ayer...

Dans notre histoire, nous apprenons assez rapidement que la même idée peut être écrite de multiples façons. certaines seront plus "fashion" que d'autres...
Il en est de même des verbes en "-ayer" qu'on peut écrire en appliquant benoîtement les règles de construction de la conjugaison des verbes du premier groupe, c'est à dire "j'enlève ce qui fait la graphie du son [é] en fin de verbe et j'ajoute les terminaisons des verbes du premier groupe à tous les temps, tous les modes."
On aura donc, au présent de l'indicatif, pour le verbe "rayer", par exemple:
RAYER - (-ER) => radical phonétique "RAY-" => je raye, tu ryes, il/ elle/ on raye, nous rayons, vous rayez, ils/elles rayent
Mais, bon, voilà, le son [yeu], donné par la lettre "y", a quelque chose d'un peu vulgaire ("Oui, oui, deux sucres dans mon earl Grey, ma chère, dans cette fine tasse de porcelaine avec cette cuillère en argent") pour ne pas dire un peu trop... populaire. Alors si vous voulez donner l'impression que vous êtes de la Haute... (ce qui veut dire de la classe supérieure), bannissez le son [yeu]. Sus au populaire! C'est juste une mode, convenons- en, d'autant que le "y" a été inventé pour faire savant aux alentours du XVI° siècle.
Trève de bavardages, il existe une autre possibilité de conjugaison des verbes en "-ayer" lorsque la terminaison n'est pas accuentué, c'est de transformer le son [èy] en son [è]. Attention, ça ne marche que si la finale n'est pas accuentuée, ainsi on aura:
pour le verbe étayer, par exemple, au présent de l'indicatif:
j'étaie, tu étaies, il/elle/on étaie, nous étayons, vous étayez, ils/elles étaient.
Et là, boum, vous voyez, notamment à la troisième personne du pluriel, qu'il y a un gros risque de confusion avec l'imparfait de l'indicatif! Comptons sur ce risque pour que, dans quelques années, la classe supérieure étant devenue aussi peu forte en orthographe que toutes les autres classes, le son [yeu] revienne à la mode...
Oui, mais nous, les p'tits gnenfants, on fait comment pour distinguer?
On écoute bien pour savoir si on a affaire au verbe être ou au verbe étayer et puis, surtout, on se rappelle que, quelque soit le verbe du premier groupe, il ne prend pas de "t" au présent de l'indicatif à la troisième personne du singulier mais un "e" - c'est une des particularités secondaires des verbes du premier groupe....
Les radicaux phonétiques du verbe "faire":
En cette période de grippe nouvelle, "Méfiez- vous des cochons!", on a le droit de s'interroger sur la salubrité d'esprit de nos grammairiens! Voyez le verbe "faire", verbe du troisième groupe...
Une fois on le prononce [feuz], une autre fois [fèz-], une autre [fi-] et encore [feur-]... Va falloir simplifier tout ça!
En attendant, il suffit d'observer que le plus gros piège c'est le radical phonétique [feuz-], qu'on serait tenté d'écrire "fes", le problème c'est que le radical ainsi écrit devrait se prononcer [fais-] puisque le "e" précède une consonne qui va être accentuée par la voyelle finale prononcée. Donc, dans une volonté de simplification, pas très réussie, on est d'accord, il a été décidé qu'on allait pas ajouter un nouveau radical dans la collection des radicaux de "faire".
Donc:
- le radical écrit "fai-" se prononcera soit [fè] s'il est suivi d'une consonne muette et [feu] s'il est suivi d'une syllabe tonique;
- pour les autres radicaux, rien de particulier, ils sont issus de l'histoire de l'évolution morphologique: [feur-] s'écrira :"fer-"; [fi-] s'écrira "fi-"; [fa-] s'écrira "fa-".

Certains esprits fainéants et simplificateurs écrivent : "dans la conjugaison du verbe "faire", le radical écrit "fes-" n'existe pas"

jeudi 12 mars 2009

Va te promener, fainéant!

Bonjour et bienvenue!
tiens voilà un annuaire de sites à visiter pour devenir un Hercule de la grand mère euh, non, de la grammaire:
http://www.etudes-litteraires.com/sites-litteraires/Langue-francaise/Grammaire/

De quelle manière se construisent les adverbes de manière?

Si je me rappelle bien, "manière" a été construit sur le mot "main", comme "ment" est construit sur l'autre main, ouaf ouaf ouaf.

Donc les adverbes de manière sont construits avec la finale "ment" qui rappelle la main qui servit à la manière, vous suivez?

Dans le cas général, on prend l'adjectif qualificatif, on le met au féminin et on ajoute "ment":
"heureux", féminin, "heureuse", adverbe de manière "heureusement";
"triste", féminin "triste", adverbe de manière "tristement".

Mais, naturellement ("naturel", féminin "naturelle", adverbe de manière "naturellement"), il y en a qui pose des problèmes. Tiens, par exemple les adjectifs en "-nt" en finale? C'est "intelligent" comme question, mais c'est "méchant". Pendant longtemps, on n'a appliqué la règle "intelligentement" ou "méchantement" (Lisez Molière et Racine, ils en abusent). Mais à prononcer c'est pas la joie. Alors on fit sauter le "te" et on avait: "méchanment" et "intelligenment".
- Euh, tonton, y a un truc qui cloche, le "n" ne se transforme pas en "m" quand il est devant "b", "p" ou "m"?
- Bravo, neveu! Nous voilà arrivés on écrit donc "méchamment" ou"intelligemment" et tu noteras que le "a" de "méchamment" et le "e" d'"intelligemment" se prononcent tous les deux [a]!

Les autres adjectifs à problème ce sont les adjectifs en "-il" comme "gentil". L'application logique devrait donner "gentillement" (Tien encore Molière et Racine), mais pour la même raison de flemme avancée, le "ille" a été transformé en "i" donc "gentiment".

En résumé:
Cas général: adjectif au féminin plus "-ment";
Adjectifs en "-ent" ou "ant", on enlève "nt" et on le remplace par "mment";
Adjectifs en "il", on enlève le "l" et on le remplace par "ment".

"tous" tout agressifs

Tiens, voilà encore un de ces fichus mots qui ont le bonheur de vous tendre des pièges et qui vous font tomber sans qu'on ne voit rien venir. En effet, il y a plusieurs "tout".
Il y a le "tout" adjectif indéfini. Il est variable.
On le trouve devant le groupe nominal. Par exemple, "tout le monde". Dans ce cas là, il réagit exactement comme un ajectif qualificatif, il se met automatiquement au genre et au nombre de tout le groupe nominal qu'il complète.
"Tous les enfants", "toutes les filles du monde". Dans le groupe nominal, le nom commun noyau porte le genre du groupe (masculin ou féminin), le déterminant du nom commun porte le nombre (masculin ou pluriel) du groupe et tout le monde s'accorde. Donc, ici, "tout" prend le genre du nom commun noyau du groupe nominal et le nombre du déterminant.
Mais "tout" peut - être un pronom indéfini:
"tout va bien" "toutes sont là", là c'est facile, on se pose la question "pour quel groupe nominal "tout" est- il mis? Facile, capitaine, il est mis pour un groupe nominal avec l' adjectif indéfini "tout":
"Tout va bien": "tout le monde ou tout l'ensemble va bien"
"Toutes sont là": "Toutes les filles sont là" etc.
Enfin, tout peut être adverbe: "Il mange tout", dans ce cas il a valeur de "la totalité (de)".
Attention, toutefois, les adverbes ont la fâcheuise habitude de compléter aussi des adjectifs qualificatifs. On devrait les appeler des adadjectifs mais, bon, ça se fait pas encore.
"Il est tout pâle". Là, vous pouvez le remplacer par "totalement" ou "complètement". Là, alors qu'il devrait être invariable, il est invariable en nombre mais pas en genre: "Elle est toute petite", "Elles sont toute petites"

Bon, on résume
Notons "tout" sous sa forme phonétique [tu]
Si [tu] = "complètement" adverbe, invariable en nombre, il s'écrit "tout";
Si [tu] = "la totalité (de)", adverbe, invariable, il s'écrit "tout";
Si [tu]= un groupe nominal de remplacement introduit par "tout, toute, tous, toutes", pronom indéfini, variable;
Si [tu] = un déterminant (adjectif) indéfini du groupe nominal, il est variable et prend en genre le genre du nom du groupe nominal et en nombre, le nombre du déterminant du groupe.

dimanche 8 mars 2009

Et les verbes et les rois ont des sujets!

S'il y a un truc fort dans la langue française, ce sont bien les verbes. Contrairement à l'allemand, ils se déplacent dans toute la phrase, contrairement à l'anglais ils ont des constructions multiples et contrairement à l'espagnol, ils ont des temps qui ne sont plus en usage.
Un verbe, c'est la quintessence de la langue! "Au commencement, était le Verbe." n'est- ce pas la première phrase de la première partie des religions du Livre?
Bon, j'arrête là mes délires extatiques. Parce que, c'est tellement beau un verbe que tous nos chères têtes rousses et blondes et brunes et roses (ben, oui, quoi, les crânes rasés sont roses) s'y mélangent les crayons avec une régularité impressionnante.
Un verbe, d'abord c'est un amas de lettres qu'on appelle un radical. Souvent le radical est le frangin mal formé du nom de la famille (exemple: regarder, radical "regard-" mais "voir", radical: "v-" piqué à "vue") et puis viennent les flexions (terme de gymnastique pour les terminaisons) Ces flexions nous donnent plusieurs indications: à quel point nous sommes sûrs de la réalisation de l'action décrite par le verbe (c'est le mode), quand l'action a eu, a ou aura lieu (c'est le temps) et enfin qui (personne, nombre) a effectué l'action. tant d'information en moins de quatre lettres, y a de quoi faire rêver...

Donc, à chaque fois que je suis devant un verbe conjugué, il faut m'interroger:

L'action a- t- elle été réalisée?
Sûr et certain: c'est le mode indicatif
Presque sûr parce que c'est un ordre (voir le paragraphe sur l'impératif): c'est le mode impératif
Sûr mais à une condition: c'est le mode conditionnel
On espère bien: c'est le mode subjonctif
La réalisation a eu avec autant de certitude lieu en même temps qu'une autre: c'est le mode participe
Y a pas eu d'action, c'est juste le titre de l'action: c'est le mode infinitif

Quand l'action a- t- elle eu lieu?
Mode indicatif:
Dans le "maintenant" du texte: c'est le présent;
Dans le juste avant du maintenant du texte: c'est le passé composé;
Dans un hier long et interminable par rapport au maintenant du texte: c'est l'imparfait;
Dans un hier précis et limité par rapport au maintenant du texte: c'est le passé simple;
Dans un juste avant le hier long et interminable: c'est le plus que parfait;
Dans un juste avant le hier précis et déterminé: c'est le passé antérieur;
Dans un demain par rapport au présent du texte: c'est le futur simple;
Dans un juste avant le demain : c'est le futur antérieur.

Allez, tonton, un schéma pour les enfants! Z'ont qu'à s'le faire eux- mêmes les couillons! Merci, tonton, toujour aussi poli!

Mode subjonctif:
Dans le cas où l'action a lieu: présent;
Dans le cas où l'action a eu lieu juste avant le moment ou elle a lieu: passé:
Dans le cas où l'action avait lieu: imparfait:
Dans le cas où l'action aurait eu lieu juste avant le moment où elle devait avoir lieu: plus que parfait.

Pour tous les autres modes:
Soit elle a lieu là, mainetnant ou presque : présent
Soit elle a lieu avant: passé.

Un petit coucou au conditionnel présent, construit avec le radical de conjugaison du futur simple de l'indicatif du verbe et les terminaisons de l'imparfait de l'indicatif. Du coup, quand ces fainéants d'écrivains vous mettent un texte à l'imparfait de l'indicatif, ils prennent le conditionnel présent pour parler d'une action à venir (avenir, ah, ah, ah) par rapport à une action à l'imparfait. Du coup, les nouveaux grammairiens, déjà bien vieux quand même (il faut une certaine expérience pour comprendre la grammaire), parlent aussi du futur du passé. (Je vous jure!)

Qui a fait l'action?
Moi et moi seul : "je", première personne du singulier.
Toi, qui es là en face de moi et qui me lis: "tu", deuxième personne du singulier
Lui qui est pas là : "il" troisième personne du singulier, masculin
Elle qui est pas là: "Elle" troisième personne du singulier, féminin
Quelqu'un, on sait pas trop qui et, en plus, qu'est pas là: "on" troisième personne du singulier.
Moi et d'autres: "nous", première personne du pluriel;
Toi (voir ci- dessus) et d'autres : "vous" deuxième personne du singulier;
Lui et plein d'autres( sexe indfférent): "ils" troisième personne du pluriel, masculin;
Elle et pleine d'autres (toutes de sexe féminin): "elles" troisième personne du pluriel, féminin;
Plein de gens mais on sait pas qui: "ils" quand on a pas de courage (voir ci- dessus) ou "plein de gens" ou "eux et celles qui ont fait ça", troisième personne du pluriel.

Allez, vous avez bien lu, vous voulez une petite règle à retenir? Ouiiiiiii
Tous les verbes conjugués sont constitués d'un radical, qui peut varier suivant les modes, les temps et les personnes de la conjugaison, et une terminaison qui prend la marque du mode, du temps et de la personne et du nombre de la conjugaison.